La retraite du soldat sous l'Empire.

Après un service de minimum 20 ans (variable en fonction des périodes) le légionnaire pouvait quitter la légion.

Il y a peu de façons de sortir de la légion. Bien sur il y a la mort, il y a “l’ignominiosa missio” ou le renvoi pour faute, la “causaria missio” ou la réforme médicale et enfin “l’honesta missio”. L’honesta missio que chaque légionnaire recherche et qui donne beaucoup d’avantages.
Pour ceux qui accèdent à l’honesta missio, leur “retraite” est versée en une fois à la fin du service (3000 Deniers ou 12000 Sesterces) et était même parfois accompagnée par des dons de terres dans les colonies ou les terres fraichements acquises comme sous la République.
Ces dons de terres étaient est en fait utilisés à des fins personnelles par le pouvoir romain. La redistribution de terres par des chefs militaires tels que Marius ou Jules César, était ressentie par les classes supérieures comme une mesure populiste en faveur des rangs inférieurs de la société, ces dernières pensant que ces terres leur revenaient de droit. Une prestation financée par l’État permet de rediriger la loyauté vers l’état Romain plutôt que vers le Général et ménage les grandes familles de Rome.
Suétone voit l’aerarium militare comme une réponse à l’incertitude des militaires retraités dans le besoin qui pourraient êtres tentés de soutenir un coup d’État ou de fomenter des troubles. L’Empereur Auguste lui même parlait de l’aerarium en ces termes: « Entretenir les soldats, de telle sorte qu’ils ne puissent pas, sous prétexte de pauvreté, désirer quoi que ce soit qui appartienne aux autres ; les garder sous contrôle et en discipline, de telle manière qu’ils ne soient pas tentés de mal agir (Don Cassius, histoire romaine LIII) ».
Ce don monétaire de 3.000 deniers (ou praemium) était versé par “l’aerarium militare”. L’ærarium militare est un trésor militaire de la Rome impériale. Il est institué en l’an 6 apr. J.-C. par Auguste comme revenu fixe et perpétuel pour les pensions des vétérans de l’armée romaine impériale.Cette caisse spéciale tire son financement de nouvelles taxes et des droits de succession (5% sur les héritages). Au Ier siècle, la prime d’un légionnaire représente environ douze années de salaire. La praemium reste stable jusqu’au règne de Caracalla, au début du IIIe siècle. Ce trésor est administré par trois préfets, les “praefecti aerarii militaris”, qui sont d’anciens préteurs d’abord choisis par tirage au sort pour un mandat de trois années. Plus tardivement, ils sont nommés par l’empereur.
En plus de leur statut de vétéran, ils pouvaient bénéficier d’avantages fiscaux (privilegia Veteranorum) avec une immunité fiscale sur les terres qui leurs ont été confiées. Les vétérans ont également accès aux collèges des vétérans, qui organisent des cultes impériaux, les funérailles de leurs membres et des banquets auprès de la population, ce qui leur permet d’avoir certaines exemptions de charges municipales. Pour faire valoir ses droits, et justifier de son état, l’ancien soldat reçoit la “tabula honestae missionis”. Ce diplôme était en général gravé sur deux tablettes de bronze repliées sur elles-mêmes en forme de diptyque.
 
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